Ecolieu, LD Les Brandes 24420 Coulaures
Voici un petit retour d'expérience de nos réussites et de nos problématiques.
Au départ, nous avions prévu 1 an 1/2 de travaux, de mars 2020 à décembre 2021, pour ne passer que deux hivers en mobil-home.
Finalement il nous a fallu 2 an 1/2, et 3 hivers en mobil-home. Le 3e hiver a été le plus dur : fatigue, déception de ne pas avoir fini, froid, corps et mental n'en pouvaient plus ! Il faut être soudés, patients et tolérants pour passer cette épreuve en famille. et surtout se dire qu'il y aura des jours meilleurs !
Le stockage de la paille :
Notre stockage de la paille pour passer un hiver a été un échec. La paille nous avait été livrée en juin, les murs ont été faits en juillet, pour ça aucun problème. Notre bâche et nos palettes protégeaient bien des ondées d'été. Mais l'humidité durable de l'hiver a eu raison des bottes stockées pour isoler les combles. Lorsqu'au mois d'avril nous les avons débâchées, tout le côté nord était humide et commençait à moisir. Il a fallu changer le programme et utiliser de la ouate de cellulose. Un mal pour un bien car en un week-end c'était fait, alors que monter 100m² de bottes dans le plafond nous aurait pris plus de temps... Soit il faut stocker de manière mieux ventilée (grange, serre...), soit il faut tout faire avant l'hiver.
Les menuiseries :
Concernant les pré-cadres de menuiserie, il aurait été préférable de tailler ou d'ajouter un rejingot sous les menuiseries pour avoir suffisamment de place pour passer la bavette dessous. En effet nous avons parfois dû tailler le pré-cadre in-situ déjà posé, ou poser des bavettes plaquées contre les fenêtres avec du joint par manque de place, ce qui n'est pas optimal pour l'évacuation de l'eau.
Nous sommes des partisans de l'achat d'occasion, mais...... J'avoue que pour les menuiseries, nous aurions dû acheter neuf (sauf que le budget n'aurait pas suivi...) ! Certaines fenêtres d'occasion, laissent passer un peu d'air, créent de la condensation par défaut de joint ou de gaz, ou peuvent avoir quelques fuites en cas de pluie battante. Elles sont toutes en bois double vitrage, certaines avaient déjà été utilisées, d'autres étaient neuves, mais anciennes. Les joints sur les vitres sont pour certaines altérés, et les joints entre cadre et battants sont parfois obsolètes. Nous avons déjà rajouté des joints spéciaux qui se collent entre cadre et battant, et l'air ne passe plus. Pour la condensation, nous allons essayer les film de survitrage sur les fenêtres concernées. Nous avons aussi ajouté du joint sur les zones qui nous semblaient fuir, mais on va aussi devoir construire un auvent à l'ouest pour éviter que les pluies battantes ne ruissèlent sur les vitres. En attendant nous protégeons les vitres concernées avec un film plastique vissé dans le bardage, comme celui utilisé pour les fenêtres de l'abri de jardin, mais l'aération des pièces concernées est moins bonne. En tout cas, elles nous donnent du fil à retordre...
A l'avenir quand le budget le permettra nous les changerons pour des menuiseries neuves.
Pour la porte d'entrée, nous aurions dû réaliser un pré-cadre attaché à la lisse haute, avec système coulissant pour le tassement des bottes. En effet, à force d'ouvrir et de fermer la porte, plus le jeu du bois en fonction des conditions climatiques, l'enduit extérieur se fissure légèrement à l'angle supérieur droit.
La forme de la maison :
La forme carrée (10m x 10m) de la maison n'est pas la plus simple à construire, puisque la charpente a une portée de 11m avec le débord de toit de 50cm de chaque côté, et nécessite donc un poteau central avec poutre. La forme carrée est parfaite en bioclimatisme puisque la compacité est optimale, et la proportion de mur en contact avec l’extérieur (notamment le nord) est réduite au maximum (comme la forme ronde d'ailleurs), le volume est aussi plus facile à chauffer avec un seul poêle à bois intelligemment positionné. Mais il est vrai qu'avec une maison rectangle nous aurions pu éviter le poteau central et la poutre, donc des frais de construction. Le choix se fait dans une balance contraintes terrain / bioclimatisme / budget construction. Ce n'est pas certain que nous aurions fait différemment, mais nous n'avions pas pensé à la poutre au départ.
Les lisses basses :
Concernant le bas des murs en paille, il aurait été préférable de prévoir une 3e lisse basse : pour que la paille soit hors d'eau en cas de dégât des eaux, et pour avoir un plus grand choix de parquet, notamment les parquets bois massif plus épais que les stratifiés.
En effet, dans notre cas avec seulement 2 lisses, une fois que l'OSB qui referme les caissons d'isolation a été posé, si on retire l'épaisseur de la sous-couche en liège de 2mm et le parquet Quickstep de 8mm, il ne reste que 2.8cm entre le parquet fini et le bas de la 1e botte de paille. Or il est recommandé d'avoir plutôt 4cm entre le sol fini et la paille.
La couverture en bac acier :
Nous aurions dû mettre plus de chevrons et de contre-lattage sous le bac acier, et surtout au bon espacement par rapport au relief des tuiles. Nous avons fait ça de manière un peu arbitraire avant de recevoir les tôles, mais en vissant on s'est bien rendu compte que ce n'était pas toujours la zone recommandée qui tombait en face du lattage... Nous avons quand même laissé comme ça, il était urgent de couvrir la maison (c'était en novembre), nous ne pouvions pas tout défaire et refaire dans le temps impartit de l'automne. Après deux année, la toiture n'a pas bougé, nous verrons bien...
Les réussites :
- On a tenu bon, on a fini la maison, et la famille est toujours entière !
- La maison est bien positionnée sur le terrain pour être baignée de lumière à la basse saison. Au début nous avions un doute avec le petit bout de forêt que nous avons au sud : serions-nous assez loin pour que le soleil atteigne la maison l'hiver ? On avait vérifié avec des applications de "course du soleil", et il devait passer à la cime des arbres à l'emplacement choisi. C'est confirmé, le séjour est baigné de lumière lorsqu'il fait soleil !
- Les enduits d'argile intérieurs et la peinture à la chaux sont magnifiques, il est important de bien refermer toutes les petites fissures au moment de la sous-couche de peinture, en appuyant fermement. Nous n'avons même pas fait d'enduit de finition, seulement l'enduit de corps, une sous-couche en badigeon de chaux et une peinture à la chaux faîte maison, et le résultat est lumineux, uniforme, de surface légèrement irrégulière, aux bords arrondis, et à l'aspect chaleureux et enveloppant.
- Nous avons bien fait de barder les 3 faces de la maison qui ne seront jamais enfermées (ouest, nord, est). Seule la face sud est enduite à l'argile puis à la chaux, et sera protégée par une serre / véranda cette année. En effet, on observe un léger retrait de l'argile et de la chaux contre les pré-cadre en bois. On a donc tendu un filet brise-vent au dessus de la façade sud pour éviter le ruissellement de la pluie afin d'empêcher qu'elle s'infiltre dans les interstices. Il a aussi fallu reprendre les bords des pré-cadres cette année en ajoutant de l'enduit de chaux dès que ça s'était effrité ou trop écarté, pour combler.
- Le plafond en volige nous semble magnifique : clair, lumineux et chaleureux, original et atypique.
- Le parquet a aussi été un très bon choix : résistant, waterproof, joli et chaleureux.
- Au départ nous pensions avoir fait une erreur en plaçant le poteau et la poutre en dehors d'une cloison, puisqu'ils avancent dans le séjour et que ça pourrait faire perdre de la place. Mais cela structure en fait l'espace : avec des meubles bien placés, ce n'est plus problématique. Puis on s'est rappelé un principe de permaculture : "le problème est la solution" ....... nous nous sommes donc servis de la poutre pour faire un coin LED au dessus du canapé, et les étagères de la cuisine s'accrochent en avant à la poutre, c'est bien pratique. Donc au final, nous sommes satisfait, et n'aurions pas changé ce point.
- Nous avons longtemps réfléchi si nous mettions une petite fenêtre au nord, ou pas. Dans le bioclimatisme, il faut diminuer au maximum les ouvertures au nord. Finalement on a fait le choix d'en mettre une toute petite (60 x 70 cm) au niveau d'un couloir borgne qui dessert les chambres et fait office de bibliothèque. Nous avons bien fait : déjà ça apporte une lumière naturelle au couloir, la vue y est très belle et dégagée, et l'été cela permet de créer un petit courant d'air rafraichissant très utile !
- Grosse réussite : la plomberie ! On a choisi des tubes en multicouche et des raccords à compression très faciles à mettre en oeuvre. Au moment de la mise sous pression, il y a eu zéro fuite !!!
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